Emplois précaires - McJobs
Having a job is great, toiling for peanuts is not so great.
Oui à l'emploi et oui à l'emploi où les droits de travailleurs sont protégés.
(Quiconque connait le contrat à 0 heures qui existe encore aux USA et au Royaume-Uni sait de quoi je parle.) - Certaines entreprises n'ont soit pas de fibre sociale soit elles manquent de resources. En 1996,pendant quelques mois j'ai eu un job payé 2.50 GBP de l'heure, heures flexibles, pas de salaire minimum, et trajets entre visites pas comptés ni rémunérés. C'était un job de visite aux personnes vulnérables par une assos. Intéressant, mais il m'a esquinté la santé car j'ai fait tous mes trajets à pied, en bus ou en vélo. Un contrat de 0 heures veut dire que l'on est d'astreinte 7/7 et on peut être convoqué chez quelqu'un de bon matin ou en soirée. Par exemple, j'ai visité une vieille dame nonagénaire le matin à 8 heures, le midi et le soir parce qu'elle était handicappée et avait besoin de quelqu'un pour le lever, le repas de midi et le coucher. J'étais payée pour les 30mn de service à cette personne mais pas pour le trajet.
On voit tout de suite l'inconvénient d'un job précaire. Si la santé tient bon, peut-être on peut avec une formation trouver un emploi mieux rémunéré, mais la réalité c'est qu'environ 10% n'en sortiront pas dû à des raisons de santé. On se retrouve parmi les "working poor", les gens qui sont sous le seuil de la pauvreté malgré le fait qu'ils travaillent. C'est Barbara Ehrenreich qui en parle le mieux dans son livre "Nickled and Dimed".
L'économiste américain J.K. Galbraith explique dans son livre "The Society of Contentment" que la société aura toujours besoin d'un contingent de "working poor" car ces métiers remplacent ce qui étaient autrefois les métiers domestiques. Ces travailleurs précaires se sentent souvent inférieurs parce qu'ils sont souvent traités comme des servants. Même les métiers auto-entrepreneurs ne sont pas épargnés: nombreux sont ceux qui sont au service de la personne. (cours particuliers, services).
En ce qui me concerne, l'équivalent de la CAF au Royaume-Uni m'a recommandé de faire du bénévolat et de recevoir des aides sociales. Comme ma santé déclinait, je suis restée dans ce système. J'ai travaillé dans un magasin solidaire et divers jobs avec personnes vulnérables, et qq jobs dans les arts dans la communauté.
En France et dans l'UE, les droits des travailleurs sont mieux protégés qu'au Royaume-Uni et aux États-Uni, heureusement que le contrat à 0 heures n'existe pas. Par contre, la stigmatisation des travailleurs précaires existe, et une grande partie de la main d'oeuvre est d'origine étrangère. Il est essentiel que chaque travailleur que ce soit un travailleur bénévole, précaire ou autre a le droit au respect. Sinon on en revient à ce que Karl Marx critiquait au 19e siècle: l'exploitation du travail par le capital. Je suis loin d'être marxiste, mais là il avait raison.
En 2016, j'ai traduit en Anglais La Petite Lotte un livre écrit par Simone Bodève en 1905. Je vais le republier afin que l'on puisse se rendre compte de la souffrance des travailleurs précaires (et plus particulièrement les femmes) qui n'avaient quasiment pas de droits sociaux. Se plonger dans le passé nous aide à apprécier ce que nous avons à présent, et envisager le futur.
English text
Yes to employment and yes to employment where workers' rights are protected. (Anyone familiar with the zero-hour contract that still exists in the US and UK knows what I'm talking about.) - Some companies either don't have a social fiber or they lack resources.
In 1996, for a few months I had a job paid 2.50 GBP an hour, flexible hours, no minimum wage, and journeys between visits not counted or paid. I was employed by a charity to visit vulnerable people. The job itself was interesting, but it ruined my health because I made all my journeys on foot, by bus or by bicycle. A 0-hour contract means that you are on call 7/7 and you can be called to someone's house early in the morning or in the evening. One of my clients was an old lady in her nineties who needed someone in the morning at 8 o'clock, at noon and in the evening because she was frail and needed someone to get her up, have her lunch and go to bed. I was paid for the 30 minutes of service to this person but not for the trip.
We immediately see the disadvantage of a precarious job. If the health is good, maybe with training you can find a better paid job, but the reality is that about 10% will not get out of this situation due to health reasons, they will burn out. These "working poor", live below the poverty line despite the fact that they work. Barbara Ehrenreich wrote very eloquently about this subject matter in her non-fiction "Nickled and Dimed". The American economist J.K. Galbraith explains in his book "The Society of Contentment" that society will always need a contingent of "working poor" because these occupations replace what were once domestic occupations. We find ourselves in a new version of "Upstairs-Downstairs": These precarious workers often feel inferior because they are often treated like servants. Even the self-employed professions are not spared: many are those who are at the service of the person. (private lessons, personal services).
As far as I'm concerned, the employment office in UK recommended me to volunteer while receiving income support. This meant that I had a minimum income and that my rent was covered. As my health declined, I stayed in this system. I worked in a charity and several jobs with vulnerable people, and in community arts. Volunteers are often regarded as people of leisure who work as a hobby....
In France and in the EU, the rights of workers are better protected than in the United Kingdom and the United States, fortunately the 0 hour contract does not exist. On the other hand, the stigmatization of precarious workers exists, and a large part of the workforce is of foreign origin. It is essential that every worker whether volunteer, precarious or otherwise has the right to respect. Otherwise we come back to what Karl Marx criticized in the 19th century: the exploitation of labour by capital. I am far from being a Marxist, but there he was right.
In 2016, I translated into English La Petite Lotte a book written by Simone Bodève in 1905. I will republish it so that we can realize the suffering of precarious workers (and more particularly women) who do not had almost no social rights. Delving into the past helps us appreciate what we have now, and envision the future.

